Discours du Président de la République de Djibouti a l’occasion de la Cérémonie d’Inauguration de la Première Phase Du Projet de Bromure de Sodium et du Lancement de Construction de la Deuxième Phase

Mesdames et messieurs

C’est avec beaucoup de plaisir et de satisfaction que j’assiste avec vous à cette cérémonie d’inauguration.

Depuis quelques temps maintenant, la région du Lac Assal devient coutumière de ces genres de cérémonie. Et c’est une très bonne nouvelle pour une région que les croyances mais aussi   les difficultés d’accès et la rigueur des conditions climatiques rendaient réfractaires, pensait-on, à toutes velléités de développement économique.

Aujourd’hui le Lac Assal, grâce aux progrès réalisés, notamment sur le plan des infrastructures, ne revêt plus ce caractère singulier d’un no man’s land où aucun développement n’est envisageable.

C’est unetrès bonne nouvelle tout d’abord pour les habitants de cette région. Car pour ces habitants qui vivaient dans des conditions naturelles de précarité extrême, les perspectives de développement de leur région… C’est avant tout la garantie d’amélioration de leur quotidien et de leur condition d’existence.

Mais c’est une très bonne nouvelle aussi pour le pays tout entier et pour l’économie nationale. Car ce projet mais aussi d’autres projets en cours dans cette région comme la géothermie ou encore l’exploitation du sel et ses dérivésrentrent dans le cadre de la diversification de notre économie. Et à ce titre, ces projets industriels viennent solidifier notre croissance et notre développement durable, conformément bien sûr à la vision 2035 du gouvernement.

Aujourd’hui, nous inaugurons la première phase de la production de bromure de sodium d’une capacité de 22 000 tonnes. Après la construction d’une seconde unité, cette capacité sera portée à plus de 50 000 tonnes. 

Mais cette production du bromure de sodium sera complétée aussi par la production sur place de la soude caustique et du chlore. 

Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’exploitation du sel brut, la société fait ainsi le choix de se focaliser sur la production de ses dérivés. Ce choix, c’est un bon choix car il a une rationalité économique et industrielle incontestable. C’est pourquoi, je féliciteles investisseurs qui ont fait ce choix stratégique, pas du tout évident à priori pour notre pays où la culture des industries, surtout des industries chimiques, accuse un vrai déficit.

Mais si Salt Investment l’a fait, c’est que c’est possible et cela prouve l’immense potentiel du développement du secteur industriel de notre pays.

Mesdames et messieurs

Jusqu’à présent, notre économie, essentiellement basée sur le secteur tertiaire donnait l’impression d’être unijambiste.

Désormais avec le développement amorcé du secteur industriel comme la zone spéciale économique du lac Assal, notre économie gagnera, comme je l’ai dit en solidité et en stabilité.

Mais l’enjeu de cette nouvelle donne, pour notre population, va au-delà d’une simple diversification de notre économie. L’enjeu pour notre population réside avant tout dans la mise en place d’une croissance inclusive. Une croissance qui se décline dans le développement des infrastructures sociales, dans la lutte contre la précarité et enfin dans la lutte contre le chômage.

L’impact induit de ce projet sur l’emploi et, par ricochet sur la précarité et la pauvreté, répond à ces objectifs. Puisqu’on parle de création de plusieurs centaines d’emplois, directs et indirects. Et à terme, avec l’opérationnalisation du port de Goubet et d’autres projets en cours, cette zone spéciale du Lac Assal constituera, à ne pas douter, un écosystème central du développement économique et social de toute cette région.

Naturellement, le gouvernement accompagnera cette éclosion avec comme fil directeur et comme baromètre l’émergence d’une économie inclusive et intégrée. 

Mesdames et Messieurs,

Si j’ai parlé d’un développement économique intégré, c’est aussi, parce que ce site du Lac Assal a la particularité de réunir les conditions d’un développement multiforme, sur plusieurs niveaux. Le niveau minier bien sur, mais aussi le niveau énergétique et le niveau touristique. L’erreur serait de privilégier l’un au détriment de l’autre.L’erreur serait de sacrifier l’un par rapport à l’autre. 

Mais nous n’allons pas faire cette erreur ! Nous n’allons pas diminuer l’attractivité touristique de ce site unique au monde. Et cela passe obligatoirement par une exploitation minière et énergétique qui préserve l’écologie et l’environnement. Tous ensemble le gouvernement mais aussi les acteurs régionaux ainsi que les entreprises, nous devons prendre nos responsabilités et veiller à ce que le développement économique du Lac assal soit inclusif, intégré et durable.

Je vous remercie de votre attention