Discours du président de la république lors de la journée mondiale de la santé

Cher(e)s Compatriotes,
Mesdames et Messieurs,
C’est un réel plaisir pour moi que de me retrouver parmi vous aujourd’hui pour aborder un thème qui m’interpelle tout particulièrement : la couverture santé universelle, partout et pour tous.
En entamant, il y a quelques années une profonde réflexion sur le secteur de la santé, un défi m’apparaissait crucial à relever, celui de restaurer ensemble la justice sociale, l’équité, l’équilibre et enfin la confiance des Djiboutiens et Djiboutiennes dans leur système de santé.
La reforme que nous avons amorcé avec la mise en place de l’assurance maladie universelle avait pour but de ne laisser aucun Djiboutien de côté lorsqu’il s’agit de l’accès au soins. Quelque soit sa situation financière ou sa proximité avec les soins adéquats.
Pour cela, alors que tant d’autres pays plus nantis s’y refusent, nous avons fait le choix courageux de systématiser le tiers-payant afin d’enrayer le paiement direct qui représentait une barrière aux soins pour une large frange de notre population.
Il est donc important de réitérer encore aujourd’hui l’importance de la solidarité comme base de notre système sanitaire et de continuer à œuvrer de telle sorte que l’exclusion n’y ait plus jamais de place.
Mesdames et messieurs,
Il est heureux de constater que notre souhait de voir les plus nécessiteux avoir un plus large accès aux soins de santé soit en bonne voie d’être réalisé avec les actions présentées ici aujourd’hui.
Cependant il y a lieu de garder à l’esprit que cette solidarité n’est rendue possible que grâce à la contribution d’une partie assez faible de nos concitoyens. Que dans l’assurance maladie tout repose sur un équilibre et que si nous voulons plus de générosité, cela doit aller de paire avec le principe de justice.
Il est donc normal que chacun puisse contribuer à l’assurance maladie à la hauteur de ses moyens.
Le système doit accommoder toutes les catégories socio-professionnelles y compris le secteur informel qui occupe une part non négligeable de notre économie.
D’ailleurs c’est dans cette optique qu’un régime supplémentaire a été institué pour accueillir la part contributive de ces indépendants.
Pour l’heure, sa taille reste critique à l’élargissement de l’accès au soins car il concerne une large frange de notre population qui est très vulnérable au risque maladie car elle est souvent composée de gens auto-employés qui ne peuvent se permettre que la maladie les privent de leur travail.
Aussi, j’exhorte nos concitoyens travaillant sous le statut indépendant à venir s’assurer, assurer leur famille afin de se prémunir contre le risque maladiefacteur d’invalidité et d’appauvrissement.
Tous les moyens devront être mis en œuvre afin de faciliter leur enregistrement partout où ils se trouvent mais encore des solutions de contribution adaptées à leur condition financière doivent leur êtresystématiquement proposées.
Mesdames et messieurs,
En cette journée solennelle qui met à l’honneur les efforts en matière de santé déployés par notre pays, je tenais à rappeler, dans une toute autre mesure, que pour continuer d’améliorer notre système de santé nous devons nous tourner résolument vers la prévention et l’amélioration des indicateurs de santé publique.
En effet, pour le bien-être de notre population et afin de pérenniser notre système de financement solidaire, les mesures préventives doivent se retrouver au cœur du système sanitaire.
Il est donc crucial que les stratégies de prévention deviennent un élément essentiel de la prestation des soins.
Les médecins sont traditionnellement formés pour traiter la maladie plutôt que de la prévenir c’est pourquoi inverser cette tendance n’est pas aisé mais il n’en demeure pas moins que de bons soins préventifs à tous les stades de la vie aident nos concitoyens à rester en bonne santé, à éviter ou à retarder l’apparition de la maladie, et à empêcher que les maladies ne s’aggravent ou ne deviennent invalidantes, à mener une vie productive et à réduire les coûts.
En conséquence, je vous enjoins à mettre en place un système de prévention qui prend en compte les dépistages des différents types de cancers, la prévention des affections à longue durée tels que le diabète et l’hypertension artérielle, les vaccinations et ce même pour les adultes, les suivispré et postnataux etc….
C’est là tout le sens des soins de proximité mais aussi l’importance des statistiques et d’études de santé publique fiables qui permettront de focaliser nos ressources et nos efforts sur les questions les plus urgentes et vitales.
Je voudrais terminer mon allocution en remerciant l’ensemble du personnel de la santé pour leur travail remarquable au quotidien et au nom de la République, leur exprimer toute notre reconnaissance.

Je vous remercie.

Ismail O.Guelleh – Président de la République