Le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh a fait cette déclaration ce samedi après-midi dans le cadre d’une allocution prononcée au sein d’une réunion du Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine (CPS) qu’il dirigeait en vertu du fait que la Présidence tournante de cette importante institution déchoit, désormais depuis jeudi dernier, durant tout le mois actuel de février, à notre pays.
L’investissement de notre pays à la tête du Conseil Paix et Sécurité est intervenu à la foulée de sa réélection, pour un mandat de 2 ans, au sein de cette institution prépondérante de l’Organisation panafricaine.
Formé d’une quinzaine de pays représentatifs de l’ensemble des régions distinctes du Continent noir, le Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine a pour mission de prévenir les conflits et d’œuvrer au règlement pacifique des différends politiques au sein du continent.
L’ordre du jour de la réunion du CPS conduite aujourd’hui par le Président djiboutien portait sur les crises prévalant respectivement en Libye et au Sahel. C’est pourquoi, il a dédié son intervention de cette assise à l’énoncé de
l’approche, susceptible à ses yeux, de mettre fin aux crises en Libye et dans la région du Sahel.
Cette approche qui repose sur le principe fondamental d’entrevoir une corrélation entre les deux crises plaide en faveur d’un plus grand réinvestissement de l’Afrique dans le règlement de ces deux problématiques.
« Depuis le début de la crise libyenne, l’Afrique a été marginalisée, frustrée dans ses efforts de solidarité avec leurs frères. », a déploré le Président Ismail Omar Guelleh.
« Aujourd’hui, la situation en Libye et ses conséquences sur toute une région sont révélatrices des limites du multilatéralisme chaque fois que l’Afrique n’est pas associée au règlement de ses propres problèmes », a fait observer le Chef de l’Etat djiboutien, favorable à l’adoption, au niveau de l’Union africaine, « d’une feuille de route, claire et exhaustive afin de répondre au défi de l’instabilité multidimensionnelle dans l’espace sahélo-saharien »
Outre cette allocution, la conduite des travaux de cette réunion du Conseil Paix et de Sécurité de l’Union africaine s’est manifestée, pour le Chef de l’Etat djiboutien, à travers un rôle de modération et de recentrage des débats.
Il réussit même l’exploit d’insuffler une réflexion de fond pour la prise en charge d’acteurs africains appelés à redoubler d’engagement et d’implication dans la résolution des problématiques de la Libye et du Sahel.
« En matière de financement des problématiques liées à la Libye et au Sahel, je suis d’avis que notre continent bénéficierait d’une plus grande solidarité de la communauté internationale s’il se manifestait à cette dernière sous le signe d’une requête corroborée par l’ensemble des 55 pays membres de l’Union africaine », a suggéré le Président Ismail Omar Guelleh.
La conduite des travaux de cette réunion du Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine placée sous l’égide du Président djiboutien a donné lieu à d’échanges fructueux entre ses participants composés d’une vingtaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine dont, le Président égyptien et Président en exercice de l’Union africaine, M Abdel Fattah Al-Sisi et de plusieurs autres illustres invités parmi lesquels, le Secrétaire Général des Nations Unies, M Antonio Guterres.
A noter la participation aussi à cette réunion du Président de la Commission de l’Union africaine, M Moussa Faki et du Commissaire Paix et Sécurité de l’Union africaine, M Ismail Chergui.
La réélection de Djibouti au Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine est loin d’être fortuite. Elle atteste du profil hautement méritant de notre pays en matière de leadership politique.
Quant à son investissement à la tête de cette institution, elle est l’illustration parfaite de la légitimité pleine et entière dont dispose notre pays pour incarner un rôle de leadership dans la diplomatie régionale, continentale, multilatérale et internationale.
Aussi, sommes-nous en droit de penser que l’élection de Djibouti à la tête du Conseil Paix et de Sécurité de l’Union africaine revête les allures d’un aveu bienséant qui, milite dans le sens d’une légitimité totale de notre pays pour le poste de membre non permanent du Conseil de Sécurité pour l’Afrique.
Outre la conduite des travaux de cette réunion du Conseil Paix et Sécurité de
l’Union africaine, le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, a également pris part ce samedi à une réunion du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP).
Le MAEP équivaut en la structure de l’Organisation panafricaine dédiée à la promotion de la bonne gouvernance au sein du Continent noir.
Son fonctionnement repose sur le principe d’une démarche unilatérale de ses pays membres qui, se soumettent volontairement à une appréciation critique et objective de leurs dispositions respectives dans le domaine de l’état de droit, de la création d’environnement propice aux affaires, d’efforts entrepris en vue d’une insertion pleine et entière des femmes… Signe de la vitalité sans cesse grandissante de cette instance, le MAEP accroit constamment le nombre de ses adhérents.
Sous l’égide de son Président, la République de Djibouti s’est volontairement porté aujourd’hui encore sur le registre de pays demandeurs d’une nouvelle évaluation du MAEP, concédant son ordre du jour de l’actuelle session à la notion de décentralisation budgétaire et financière.
Dans cette séance précise, le Chef de l’Etat était assisté de son Secrétaire d’Etat chargé de la Décentralisation, M Hamadou Mohamed Aramis.
La participation djiboutienne à la série de réunions en marge du sommet des
Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine dont l’ouverture est prévue demain, dimanche, a également comporté aujourd’hui, samedi, une rencontre de l’IGAD sur le Soudan du Sud, précisément sur une injonction de l’Organisation régionale à ce pays censé se doter d’un Gouvernement d’Union nationale avant la date butoir du 22 février prochain.